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#3 Renforcer l’aide et les soins, développer l’offre de service


Les normes devraient être revues au regard des besoins de la population et de la charge de travail du personnel dans le cadre d’une vision prospective. La société évolue et les besoins également. Les crises que nous avons connues ces dernières années n’ont fait qu’accentuer des phénomènes sociétaux déjà à l’œuvre ; la crise sanitaire était également une crise sociale. L’isolement des personnes, les recompositions familiales, le vieillissement de la population, les nouvelles habitudes de vie (sédentarité, alimentation), l’inégalité d’accès à l’éducation, l’évolution des modes de déplacements (coûts énergétiques), etc. engendrent divers problèmes : pauvreté, troubles de santé mentale, maladies chroniques, etc.

La majorité des normes en personnel a été édictée il y a de nombreuses années, en particulier dans le domaine de la santé et de l’accueil de l’enfance. Entre-temps, les besoins ont évolué de façon exponentielle. Or aujourd’hui, la plupart des institutions est confrontée à une évolution des besoins et à de nouvelles exigences en termes de prises en charge.
Dans le domaine de la santé, elles deviennent souvent plus courtes dans la durée, mais nécessitent un suivi plus intensif et régulier. En matière de santé, il est indispensable de mettre en place des structures d’aval adaptées et plus nombreuses, notamment afin de soutenir l’autonomisation (« empowerment ») des patients.

En ce qui concerne les gardes d’enfants, il faut développer des places d’accueil de qualité favorisant un meilleur équilibre entre vie familiale et vie professionnelle, pour l’ensemble des travailleurs qui le souhaitent.

Il conviendrait donc d’analyser et d’augmenter le personnel au chevet du patient et au service des bénéficiaires, en particulier dans le secteur hospitalier, de la santé mentale, des aînés, de l’enfance et des personnes en situation de handicap. Bref, les métiers au service direct de la population.

Parallèlement, il est primordial d’assouplir les règles d’affectation du personnel. Le panel des profils visé par la norme devrait être revu afin de faciliter l’augmentation du personnel au service des bénéficiaires. L’augmentation de la norme et l’assouplissement des règles visent, en particulier à mieux accompagner les bénéficiaires et leurs proches, à décharger et à soulager le travail du personnel de première ligne et à réinscrire les missions premières des métiers de l’aide et des soins dans ce qui leur donne tout leur sens. A savoir : le « prendre soin », l’accompagnement.

Une répartition plus équilibrée de la charge de travail permettra également un équilibre accru entre vie privée et vie professionnelle, déjà évoqué. Enfin, une meilleure affectation du personnel devrait améliorer, à moyen terme, la qualité des prises en charge et permettre d’éviter, autant que possible, les recours répétitifs et inutiles aux services d’aide et de soins à moyen et long terme.


UNESSA DEMANDE AUX FUTURS GOUVERNANTS :
  • d’actualiser et de renforcer la norme de personnel et son financement là où cela s’avère nécessaire, afin d’assurer un meilleur accompagnement des bénéficiaires par les professionnels de la santé et de l’aide, et compte tenu des nouveaux besoins ;
  • de recentrer l’activité du personnel d’aide et de soins au service direct des bénéficiaires ;
  • de tenir compte de l’évolution de la population, impactant la charge de travail (plus de personnes âgées, plus de technicité dans les métiers spécialisés, etc.) ;
  • d’assouplir les normes (au niveau des profils éligibles), liées aux exigences de formations/diplômes du personnel de l’aide et des soins de santé ;
  • de calculer les normes, autant que possible, sur l’ensemble d’une institution – et non par service – et d’autonomiser les institutions sur l’affectation du personnel en fonction des besoins ;
  • de mettre en place des projets pilotes portant sur le renforcement de l’aide et des soins et de pérenniser ce qui fonctionne en cas d’évaluation positive (et inversement).

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