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#2 Rendre attractifs les métiers de l’aide et des soins



Le recrutement de personnel qualifié est devenu un défi considérable pour nos institutions. Or, sans personnel, il est impossible de maintenir la sécurité et la qualité des soins et d’assurer l’accompagnement efficace des personnes. Les professions de soins de santé sont particulièrement touchées par cette pénurie, en particulier les infirmiers, aides-soignants, technologues, certaines professions paramédicales (kinésithérapeutes, ergothérapeutes, logopèdes), ou encore les médecins généralistes (patente dans certaines zones en Wallonie), et spécialistes dans certaines spécialisations. Force est aussi de constater, les difficultés de recrutement des puéricultrices dans les secteurs de l’Enfance, ou d’éducateurs spécialisés dans les secteurs de l’Aide à la jeunesse et des Personnes en situation de handicap, par exemple.


Le phénomène s’est amplifié dans le décours de la crise liée à la pandémie de Covid19. Si le nombre de personnes formées antérieurement semblait encore suffisant, le nombre de candidats inscrits aux formations diminue drastiquement depuis quelques années, en particulier dans les métiers des soins. On constate, en outre, des réorientations de carrière de plus en plus nombreuses. Les nouvelles générations arrivant sur le marché de l’emploi recherchent souvent un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle. La charge de travail a considérablement augmenté, compte tenu de l’évolution des prises en charge (turnover plus important des bénéficiaires), du manque de personnel, de la charge administrative de plus en plus importante et... de l’image des secteurs : le non-marchand attirent moins…

Les nouveaux recrutements sont d’autant plus difficiles dans certains secteurs que les conditions salariales y sont devenues moins intéressantes, parfois pour une même fonction ou qualification. Un travail similaire peut être rémunéré différemment en fonction de l’autorité qui en assure le financement et des règles qui y sont associées.

Ceci, sans compter le développement d’une concurrence entre secteurs et entre opérateurs, alimentée par la volonté de respecter les normes de personnel édictées par les autorités publiques. Cette concurrence accroît d’autant la tension entre secteurs et réduit l’égalité de traitement du personnel.

Il convient donc de trouver des solutions innovantes qui permettent de mieux répartir la charge de travail de celles et ceux s’engageant dans les secteurs des soins et de l’aide aux personnes.

UNESSA DEMANDE AUX FUTURS GOUVERNANTS :
  • d’organiser/favoriser une meilleure délégation des tâches et de favoriser la collaboration entre professionnels ;
  • de travailler sur une meilleure cohérence dans l’offre de formation, notamment infirmière ;
  • de soutenir des projets pilotes visant à appréhender les nouveaux métiers ;
  • de renforcer les équipes de support (notamment la logistique) ;
  • d’assouplir et diversifier l’application de la norme en ce qui concerne le personnel en pénurie (tout en veillant à la sécurité) ;
  • de prendre des mesures afin de faciliter l’équilibre travail/vie privée ;
  • d’élargir et d’adapter les dispositifs de formation (par exemple : podcast, serious gaming, etc.) ;
  • d’envisager des carrières évolutives dans les métiers des soins et de l’aide par des formations modulaires (passerelles) ;
  • de faciliter l’équivalence des diplômes ;
  • de travailler sur l’attractivité des études et des métiers de l’aide et des soins ;
  • de mettre en place des campagnes d’image pour améliorer l’attractivité des secteurs.


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