Dans l’introduction de notre précédent rapport d’activités, nous nous étions laissé aller à une note d’optimisme quant aux perspectives de 2022, tablant sur un retour à une « certaine normalité ». Les bruits de bottes et le son du canon venus d’Ukraine dès février en ont décidé autrement. Ce conflit destructeur a rapidement engendré des remous internationaux, venant s’ajouter à la tension socio-économique sous-jacente de fin 2021. Les prix de l’énergie se sont envolés, générant une inflation galopante et généralisée.
La crise s’est rapidement globalisée. Fragilisés par deux années de Covid, tous nos affiliés se sont heurtés à des hausses de prix, parfois brutales, et des indexations salariales à répétition, grevant dangereusement leur situation financière. Beaucoup d’entre eux sont sur le fil du rasoir ou font face à des déficits importants et craignent pour leur avenir.
Pour y faire face, nos décideurs politiques se sont focalisés sur l’urgence, à coups de subventions, aides et mesures financières diverses… bienvenues, certes, mais dans la plupart de nos secteurs très insuffisantes et accompagnées de règlements et circulaires, souvent complexes.
Les acteurs du Non-marchand, représentés par UNESSA, nous accueillent, nous accompagnent, nous aident et nous soignent. Et parmi ce « nous », surtout les plus précarisés et les plus isolés. Leurs missions demandent des moyens, principalement humains. Sans ces femmes et ces hommes qui s’engagent pour les autres au quotidien, c’est la qualité des prestations qui s’érode, ce sont des personnes dans le besoin qui se retrouvent livrées à elles-mêmes.
En 2023, sans leviers financiers et budgétaires adéquats, de nombreux affiliés seront dans l’obligation d’adopter des mesures d’économie (réduction de périmètre d’activités, réduction de l’encadrement…), avec les conséquences que l’on imagine pour nos bénéficiaires. Car ne nous voilons pas la face, d’inquiétant en 2022, l’état de santé de nos institutions devient critique cette année. Et nous ne voyons pas de signe d’amélioration à court terme, la conjoncture restant plus qu’incertaine.
Plusieurs de nos secteurs souffrent, par ailleurs, d’un manque de personnel (hôpitaux, maisons de repos, crèches…), et peinent à recruter pour compléter leurs effectifs. Là aussi, les années Covid ont laissé des traces. Mais la pandémie n’explique pas tout. Les tensions dans le recrutement existaient auparavant. La Covid n’a qu’accentué le phénomène. L’attractivité des professions en pénurie (et des formations qui y donnent accès), doit urgemment être restaurée.
On le voit, le cocktail est explosif. UNESSA l’a largement dénoncé et a orienté son action auprès des autorités en 2022 pour dégager des solutions. La fédération poursuit ses efforts en la matière. Elle en appelle à des solutions rapides, pérennes et concertées avec les secteurs.
Quant à la situation interne d’UNESSA, après une année 2022 mouvementée, c’est un retour à l’apaisement. Ainsi, Muriel Clement nous a rejoint, en tant que nouvelle directrice RH, au début de ce mois de mai. Et en ce début juin, le Conseil d’administration de notre fédération a, pour sa part, annoncé la nomination de Philippe Devos au poste de Directeur général.
En 2023, UNESSA poursuit sans relâche ses missions, au service de ses affiliés. Alors que la situation interne de la fédération se stabilise, nous espérons que la conjoncture externe ne connaîtra pas de nouvel embrasement et reviendra à une certaine « normalité ». Enfin, serions-nous tentés d’écrire !
Nous tenons à présent à remercier nos administrateurs et nos affiliés pour leur confiance. Nous adressons également nos plus vifs remerciements à l’ensemble de l’équipe UNESSA qui, malgré des conditions difficiles, a poursuivi son action de qualité au bénéfice de nos affiliés, avec rigueur et ténacité, faisant preuve d’un maximum d’efficacité et de professionnalisme.
Stéphan Mercier,
Président du Conseil d’administration d’UNESSA
Le Comité de direction d’UNESSA