Pour le secteur, il est primordial de continuellement recentrer les réflexions sur les besoins des patients.
Covid-19
En 2021, le travail s’est poursuivi dans la continuité, tout en prenant du recul sur les mesures mises en place dans l’urgence, pour les évaluer et finalement les consolider. Le secteur n’a plus été confronté à une situation hors norme comme en 2020. Pour autant, la réalité du terrain n’était pas une sinécure, mais la Covid-19 a commencé à faire partie du quotidien… Ainsi, du temps a pu être dégagé pour mener, par exemple, une réflexion transversale avec des homologues d’autres secteurs de la fédération, au sujet du PIU (le plan interne d’urgence).
Cette crise a malgré tout été source d’opportunités. Elle a donné un coup d’accélérateur à de nombreux projets qui, rapidement, ont pu émerger : le développement de pratiques de télémédecine, le renforcement de la mission des SPAD (soins psychiatriques pour personnes séjournant à domicile) en faveur du personnel de soins et des résidents au sein des maisons de repos, grâce au Plan Get up Wallonia ! Née dans l’urgence, cette dynamique wallonne s’est prolongée pour renforcer l’avenir de la santé mentale… Le secteur s’est penché sur cette mesure pour mûrement réfléchir à l’avenir des IHP (initiatives d’habitations protégées). A ce sujet, plusieurs notes ont été élaborées, déposées et validées de manière paritaire au niveau de la Commission Santé mentale et du cabinet de la ministre Morreale.
Accord non marchand wallon 2021-2024
Cela faisait longtemps que le déficit d’attractivité barémique entre secteurs fédéraux et transférés suite à la sixième réforme de l’État, était dénoncé. Via un alignement des barèmes, on a bon espoir que cet écart puisse se combler dans le futur. En tout cas, 2021 a déjà été marquée par des discussions et des avancées sur trois niveaux :
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les conventions collectives de travail relatives à la stabilité des contrats de travail et des horaires, ainsi qu’à l’octroi des vacances annuelles. Les négociations étaient toujours en cours fin 2021 ;
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les budgets dégagés pour des mesures qualitatives sectorielles. UNESSA a non seulement défendu et obtenu une réelle reconnaissance de la fonction de coordinateur au sein des IHP (au niveau de la rémunération et de l’organisation du travail), mais également, le nécessaire renforcement de l’encadrement dans les maisons de soins psychiatriques – la crise Covid n’ayant fait qu’exacerber ce constat ;
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le déploiement de l’IFIC (la classification des fonctions et les échelles barémiques afférentes). Le secteur a anticipé une réflexion, d’une part, sur les profils de fonction et, d’autre part, sur la manière d’implémenter l’IFIC dans le financement des structures – avec comme point d’attention, que les moyens dégagés portent remède au déficit de concurrence signalé.
Intensification des soins de la « Fonction 4 »
Le secteur a collaboré au développement des projets « HIC/ID » visant des soins résidentiels spécialisés dédiés à des patients dans un état de santé tel que l’aide dans l’environnement de vie n’est temporairement pas indiquée. Ce type de soins n’est mis en œuvre ni à Bruxelles ni en Wallonie. L’objectif a été d’aligner la pluralité des prérogatives. En effet, la partie conceptuelle et le projet pilote sont discutés au niveau du SPF Santé publique, tandis que ce qui relève des bâtiments et des infrastructures émane des Régions. Un voyage d’étude virtuel au Royaume-Uni a été organisé au profit de nos affiliés en septembre dernier autour de ce thème, l’occasion pour eux de s’enrichir d’expertises étrangères.
Soins psychologiques de première ligne
Autre sujet phare : l’opérationnalisation du budget débloqué en 2020 pour le renforcement des soins de santé mentale. Les premières discussions se sont tenues au niveau de l’INAMI dans le cadre d’une commission transversale – c’est une nouveauté à souligner. Autour de la table, la réflexion a porté sur la meilleure manière de mettre en œuvre les soins psychologiques (de première ligne, et plus spécialisés), dans une optique de soins intégrés. Avec un double objectif pour la population, tant en matière de coût que d’accessibilité. Les réseaux locaux de santé mentale vont jouer un rôle clef en proposant, sur un territoire donné, un maillage de professionnels ayant conclu une convention avec le réseau. Les débats sur ce nouveau cadre ont été nourris. Ils auront permis aux psychologues d’obtenir une place pleine et entière au niveau de la « Fonction 1 ».
Le secteur estime que le dispositif mis en œuvre par les réseaux de santé mentale va soutenir une approche « bio-psycho-sociale » de la prise en charge : les psychologues peuvent être amenés à travailler en partenariat avec d’autres structures/opérateurs de soins, ce qui ouvre les réponses apportées à plus de transversalité…
Quant aux Assises de la première ligne, le secteur a eu le regret de ne pas les voir émerger pleinement en Wallonie en 2021. Ces Assises ont leur importance pour mesurer et envisager de façon globale les aspects organisationnels au plan régional. Le secteur compte être partie prenante dans ce projet, rebaptisé «
Proxisanté » depuis.
Cette thématique entre en résonance avec les parcours de soins et de vie intégrés pour lesquels une réflexion est menée au sein de l’AViQ. Le développement de cette approche est suivi par plusieurs secteurs au sein d’UNESSA (cf.
article in Newsline #4).
© Pexels. Photo de Shvets
Résilience et créativité
Désormais, tant les pouvoirs publics que la population ne peuvent nier l'acuité des questions relatives à la santé mentale. Cette prise de conscience s’est consolidée en 2021. Par ailleurs, on a constaté une nécessaire flexibilisation dans les modèles de prises en charge. Pandémie oblige, le secteur a dû s’adapter. Mais on le sait, à moyen terme, il faudra assumer l’impact d’une conjonction de crises, avec encore plus de souplesse. Il va devenir indispensable qu’on puisse repenser le cadre dans lequel le secteur doit fonctionner, dont toute une série de normes auxquelles il doit répondre…