Here, le projet pour doper l’économie sociale
Depuis l’élargissement de son périmètre, UNESSA représente des affiliés actifs dans l’insertion socioprofessionnelle et l’économie sociale. Les 9 et 10 septembre derniers, les partenaires du tout récent projet européen Here- Social economy of proximity, dont UNESSA, se sont retrouvés pour une grand-messe à Liège. Dans le cadre de ses missions, nous avons fait appel à Job’In pour nous présenter leur réalité de terrain. Marine Troisfontaines, Directrice, nous explique son implication et le principe de l’incubation.
UNESSA : En quoi consiste le projet Here ?
Marine Troisfontaines : Here a pour objectif le développement de l’économie sociale de proximité. Ce projet de 30 mois vise à concevoir une méthodologie d’incubation d’entreprises pour les personnes fragilisées et éloignées des opportunités d’entrepreneuriat. Nous développerons une recherche et une étude pratique. Nous allons concevoir un programme de formation et de mentorat adapté et incuber des projets d’entrepreneuriat. Nous réaliserons finalement un Massive Open Online Course (MOOC) pratique et ouvert. HERE est composé de 6 pays partenaires : Lettonie, Espagne, Belgique, Italie, Turquie et Autriche.
UNESSA : Que s’est-il passé les 9 et 10 septembre ?
Marine Troisfontaines : Job’In a accueilli l’ensemble des partenaires le 9 septembre en début d’après-midi à la Design Station (espace de co-working) à Liège. Il s’agissait de notre toute première rencontre en présentiel ! Nous avons discuté des résultats de l’enquête (état des lieux des possibilités de développement et de soutien dans l’entrepreneuriat en Lettonie, Espagne et Italie) et des différents types d’incubateurs. Nous n’avions pas de regard académique, il s’agissait uniquement d’observation et d’échange de pratiques.
Le 10 septembre, nous avons pu expliquer et montrer des réalisations concrètes de ce système d’incubation. Parler de nos réalisations, c’est bien, mais les voir c’est mieux. Nous avons donc rencontré 4 entrepreneures et avons fait découvrir Wattitude, Lara Malherbe, Koxinels et Kiburi, au cœur même de la ville de Liège.
UNESSA : Qu’est-ce que « Job’In » ?
Marine Troisfontaines : Job’In est une initiative privée wallonne lancée en 1997 spécialisée dans l’autocréation d’emplois. Sa mission est d’offrir un accompagnement dans la création d’entreprise à un public rencontrant des difficultés face au marché du travail. Job’In, c’est aujourd’hui 28 personnes, 8 antennes et plus de 2.400 entreprises créées. Même si les projets fonctionnent bien, le soutien de la ville de Liège reste primordial. Sans l’aide de la ville, certaines entreprises ne verraient pas le jour. La ville de Liège est très volontaire et son soutien financier et sa volonté politique de développer l’entrepreneuriat jouent un rôle important. C’est sans aucun doute un élément clé.
UNESSA : Quel est le principe d’incubation ?
Marine Troisfontaines : L’incubation permet à l’entrepreneur de tester son projet tout en minimisant les risques financiers. Dans les incubateurs de type administratif, comme la couveuse d’entreprise développée par Job’In, celui-ci conserve son statut de demandeur d’emploi, et donc ses allocations sociales durant toute la période d’accompagnement. Il existe plusieurs modèles d’incubation : « Nous travaillons en incubateur généraliste chez Job’In mais il existe des incubateurs spécialisés (par exemple pour les étudiants). » Par ailleurs, il existe le modèle physique de l’incubateur (par exemple une surface commerciale pour tester un concept ou encore développer une cuisine partagée).
UNESSA : Pourquoi Job’in s’est lancé dans le projet HERE ?
Marine Troisfontaines : UNESSA nous a contacté et nous a proposé de participer à ce projet. L’essence même de Job’in et notre lien avec la fédération nous ont convaincu de saisir cette opportunité. L’objectif d’une ouverture sur l’Europe est de mettre en lumière ce qu’il se fait sur le terrain. Il existe une multitude de modèles d’incubateurs dans différents pays. Nous avons déjà pu le constater dans d’autres projets. Il est très intéressant d’échanger les bonnes pratiques européennes afin de développer de nouveaux types d’accompagnement. Les discussions et le réseau sont des points forts de l’Union européenne.
Finalement, je retiens la richesse de pouvoir échanger entre partenaires et de faire grandir les idées. Il n’y a rien de plus important que l’intelligence collective et le partage.