On sait la situation Covid en Région Bruxelles-Capitale délicate. Aussi, vacciner les enfants via les écoles est à ranger parmi les initiatives positives prises pour augmenter le taux de vaccination de la population... Oui mais.  

 

En pratique, c’est une autre paire de manche. L’ONE a sollicité les médecins des services PSE (Promotion de la santé à l’école), et donc l’ensemble de ces services, pour mener à bien cette campagne de vaccination. Une mission nécessaire qui, compte tenu de la situation sanitaire de la Région, sera remplie, là n’est pas la question. 

 

Fait accompli 

 

Les collaborateurs des services PSE déplorent qu’une fois de plus, ils ont été mis devant le fait accompli. En outre, si des campagnes de vaccination « classiques » leur échoient, c’est la première fois qu’ils se retrouvent confrontés à des vaccinations nécessitant une technique de préparation particulière (conservation à très basse température et préparation des vaccins anti-Covid). 

 

Forts de leur expérience de terrain, ils soulignent également qu’il est impossible de mener une campagne de sensibilisation à la vaccination Covid efficace pour convaincre les parents dans les temps impartis. A noter que le programme de vaccination a déjà pris du retard… 

 

Les collaborateurs des services PSE craignent aussi la pression à laquelle ils sont/seront soumis. Les équipes restent sous-staffées tant en personnel infirmier qu’en personnel administratif nécessaire pour l’enregistrement des vaccinations et le suivi de la campagne. D’autant que la mission de base des centres PSE dans le cadre du Covid, à savoir le tracing des élèves malades, se poursuit elle aussi alors que les cas positifs dans les écoles sont en augmentation.   

 

Enfin, au moment de rédiger ces lignes, le personnel médical des services PSE procédant aux vaccinations, n’était pas encore totalement couvert par leurs assurances pour cet acte en particulier.  

 

Tout semble s’être donc décidé dans la précipitation, l’ONE n’ayant envoyé leurs nouvelles priorités aux services PSE bruxellois que le dimanche 5 septembre après 22h. 

 

Depuis cette date, les lignes ont toutefois quelque peu bougé. Ainsi, des centres de vaccination anti-Covid bruxellois pourront temporairement vacciner des élèves, ce qui n’était précédemment pas envisagé. Cela étant, leur fermeture est proche, on parle de la mi-octobre.  

 

Du côté des staffs, on parle de l’engagement de personnel administratif en renfort dans les services PSE, via des moyens financiers mobilisés par l’ONE. Mais, toujours au moment de rédiger ces lignes, aucune information précise n’avait pu être obtenue. 

 

UNESSA reste donc très attentive au développement de la situation. La fédération réclame à l’ONE et à la ministre Linard qui chapeaute les activités des services PSE, un éclaircissement rapide de la situation, des informations et process précis ainsi qu’une concertation de plus grande envergure avec le secteur. 

 

Grogne générale 

 

La situation des services PSE bruxellois illustre la grogne qui agite l’ensemble du secteur en Fédération Wallonie-Bruxelles.  Confrontés à du manque de matériel, à du manque de personnel, à une multiplication de leurs missions… les collaborateurs de terrain se sentent démunis, tiraillés entre les attentes des écoles, les demandes et les inquiétudes des parents d’élèves d’une part et des autorités de tutelle qui semblent ne pas se rendre compte de leur quotidien d’autre part. Un préavis de grève a d’ailleurs été déposé, venant à échéance ce lundi 18 octobre. 

 

Tout en soulignant que le recours à la grève n’est pas forcément le meilleur moyen pour se faire entendre, UNESSA dit aussi comprendre et partager le ras-le-bol et les demandes du secteur.