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L’aide en milieu de vie, discrète, mais ô combien utile

Connaissez-vous les services d’aide en milieu de vie destinés aux personnes porteuses d’un handicap ? Peu médiatisés, ils sont pourtant essentiels pour leur maintien dans leur environnement habituel. Ce manque de visibilité s’accompagne d’un manque de reconnaissance... Handicapant.

La fermeture d’une structure résidentielle pour personnes en situation de handicap suscite une inquiétude légitime quant au sort des bénéficiaires et du personnel… A l’égard des services d’aide en milieu de vie, cela fait en général moins de bruit, si ceux-ci doivent arrêter leurs activités, au terme d’un projet ou faute de financement.
 
Souvent de petite taille mais regorgeant de créativité, les services d’aide en milieu de vie foisonnent d’initiatives pour améliorer la qualité de vie des personnes en situation de handicap. Les exemples sont légion : c’est l’organisation d’activités qui permettent aux personnes de sortir de leur solitude, c’est le développement d’une cuisine mobile inclusive où les personnes peuvent avoir le plaisir de rendre service, c’est l’organisation d’une crèche où les enfants « différents » sont bienvenus, c’est aussi l’accompagnement d’enfants et de jeunes, qui après l’école, ont besoin d’un soutien spécialisé… 
 
La plupart de ces projets sont menés dans l’ombre. Leur visibilité est réduite et s’en suit un manque de reconnaissance.
 
Plus de moyen pour plus de projets 
Il n’empêche que les besoins et attentes des personnes accompagnées sont bel et bien réels. Les listes de demande d’accompagnement s’allongent mais les services sont surbookés. L’offre de services de l’aide en milieu de vie reste insuffisante, constate UNESSA, cependant elle est tout aussi vitale que l’accueil résidentiel. A fortiori, lorsque la désinstitutionalisation est une tendance de plus en plus marquée.
 
Accompagnement vital
Toutefois, ces structures qui répondent à des besoins spécifiques, ont un contour plus flou. Peut-être parce qu’elles œuvrent pour l’inclusion des personnes porteuses d’un handicap moins « visible » qu’une canne blanche ou qu’un fauteuil roulant.
 
Leurs fragilités peuvent avoir différents visages. Elles sont en danger si elles restent livrées à elles-mêmes. Elles requièrent donc une attention spécifique – d’être soutenues et accompagnées dans leur projet de vie, d’être reconnues dans leurs aspirations d’autonomie et d’émancipation. Et ce travail d’inclusion revêt différentes facettes : insertion socioprofessionnelle, accès au logement ou à l’habitat inclusif, partage de loisirs, éducation (affective), etc. Le mode d’action des services d’aide en milieu de vie est plutôt « résiduaire » à savoir, en marge des services généraux.
 
UNESSA regroupe une soixantaine de services d’aide en milieu de vie. Conjointement à d’autres associations (sur Bruxelles, l’ASAH, l’ACSEH et l’AIBB), la fédération défend les structures affiliées et rapporte leurs revendications auprès de leurs autorités de tutelle.
 
Elle entend d’ailleurs faire remonter plusieurs points critiques de la part du terrain. Évoquons brièvement : l’harmonisation des réglementations et la simplification administrative pour l’introduction des dossiers de demande d’accompagnement, la souplesse dans la justification du subventionnement, les pratiques d’évaluation et d’audit… Dans le contexte actuel où l’aide et l’accompagnement de la personne tout au long de son parcours de vie a de plus en plus le vent en poupe, l’aide en milieu de vie est une évidence qui doit être soutenue à la hauteur de ses besoins. 
 

 
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