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Secteur Hôpitaux généraux - Evoluer, mais d’abord, surnager
Après deux années de crise sanitaire, une conjoncture macroéconomique très tendue (inflation, taux d’intérêt, coûts de l’énergie, des matériaux, des consommables…) a encore détérioré la santé financière des hôpitaux. Le climat social s’en est ressenti. Le tout, dans un contexte de réformes.
En 2022, les structures hospitalières ont été soumises à rude épreuve (cf. notre communication : Hôpitaux, on est à l’os…). Au sein de la fédération, le secteur a aidé les affiliés à garder le cap contre vents et marées : sous quatre angles, voici les points majeurs de suivis, d’avancées et de garanties engrangés.
Infrastructures et IT
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Objectifs du développement durable au cœur des projets d’établissements : mise en œuvre d’un plan d’accompagnement des hôpitaux, conseils en matière de durabilité et partage de pratiques.
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Groupe de travail « Experts hospitaliers » de l’AViQ : suivi du second plan régional de constructions hospitalières et interpellation des autorités wallonnes en matière de hausses des coûts à la construction, accompagnée d’une proposition de révision du mécanisme d’indexation du prix d’hébergement hospitalier.
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Accès et utilisation secondaire des données de santé – eHealth, Réseau santé wallon, projet INAH (plateforme éthique et sécurisée d’analyse de données médicales) : positionnement comme acteur clef.
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Renforcement de la cybersécurité : mobilisation pour préparer la transposition de la directive européenne NIS-2 relative à la sécurité des réseaux et des systèmes d’information.
Personnel
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Affectation des moyens financiers débloqués via le Fonds Blouses blanches : analyse critique des retombées sur le recrutement de personnel, l’amélioration des conditions de travail et les formations.
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Désaffection du secteur, absentéisme : présentation du rapport de la première édition d’une enquête sur les absences, menée au sein d’un échantillon de nos hôpitaux généraux et psychiatriques. A poursuivre de façon récurrente, assurément.
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Nouvelle cotisation de responsabilisation à charge des employeurs confrontés à un flux excessif de travailleurs en invalidité : interpellation et propositions alternatives au vu des conséquences financières potentiellement importantes et de la faible marge de manœuvre pour les employeurs du secteur.
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Gestion des MACCS (Médecins assistants candidats cliniciens stagiaires) : poursuite des discussions concernant les modalités pratiques de l’application de la convention collective relative à l’organisation du travail et aux rémunérations, en vue d’une évaluation des accords conclus.
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Révision des trajets d’apprentissage et de l’échelle des soins infirmiers : avis et recommandations vers les différentes parties prenantes.
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Définition d’un « Agenda de l’avenir du personnel soignant » : implication dans la mise en place de ce plan global initié par le ministre de la Santé publique, avec les partenaires sociaux.
Financement
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Rude confrontation aux surcoûts énergétiques et aux effets de l’inflation : simulations et analyses des surcoûts grevant lourdement les ressources et l’équilibre financier global, examen de solutions de compensation.
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Modification du code de la TVA applicable aux prestataires de santé et des hôpitaux : organisation, en interfédérations et en collaboration avec des experts juridiques, de séances d’information au profit des membres, suivies d’une communication au cabinet du ministre des Finances.
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Transition vers un financement transparent et prospectif des coûts justifiés par pathologie : initiative d’une étude en partenariat avec le bureau de consultance ANTARES et huit hôpitaux promoteurs, pour anticiper les implications, réaliser des projections budgétaires et pouvoir ainsi apporter des inputs au débat.
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Réforme de l’organisation et du financement hospitalier (ROFH), ainsi que de la nomenclature des prestations médicales (NOMEN 2.0) : mise en œuvre d’une stratégie concertée, via notamment l’organisation d’ateliers et de groupes de travail dédiés, le développement d’un projet de Datawarehouse, la récolte d’indicateurs clés, enquêtes ad hoc, etc., afin de pouvoir poser un diagnostic, être force de propositions lors de consultations.
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Budget des moyens financiers (BMF) : évaluation des garanties globales obtenues relativement à l’indexation et aux conventions B4.
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Honoraires médicaux : objectivation des besoins pour maintenir le système en équilibre après le gel des suppléments d’honoraires en vue d’une modération, plaidoyer pour une amélioration du mécanisme d’indexation des honoraires et une modernisation de la gouvernance hospitalière.
Activités médicales
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Réforme de l’hôpital de jour : préparation d’un monitoring indépendant, en collaboration avec Santhea.
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Hospitalisation à domicile (HAD) : recherche des termes d’un accord équilibré et point sur l’état d’avancement.
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Réorganisation de la prise en charge des tumeurs ORL, vers plus de centralisation : consultation, synthèse d’expérience similaire et participation active.
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Réforme de la biologie clinique, de l’imagerie médicale, de l’aide médicale urgente (AMU) : déjà sous la loupe pour 2023.
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Plan interfédéral Soins intégrés : en ligne de mire en 2023, d’un suivi passif à une implication plus franche en interne comme en externe.
En guise d’épilogue, au sujet du Covid-19 en 2022, le secteur a poursuivi le checking de la situation sanitaire : la vague du variant Omicron, qui a débuté chez nous au début de l’année, a fait planer nombre d’incertitudes. Certes, le nombre de patients en unités de soins intensifs a diminué, ainsi que les décès, avec des disparités régionales. Mais le spectre de revoir un goulot d’étranglement au niveau des urgences et des hospitalisations classiques, a subsisté. Et la diminution du personnel disponible, dans tous les départements, est restée une vraie menace. Les hôpitaux n’ont toujours pas retrouvé leur degré d’activités d’avant la pandémie… La prolongation des mesures fédérales de soutien a été bienvenue mais ces dernières ne sont pas parvenues à colmater un cadre budgétaire et humain fort effrité.