Secteur de l’Enfance : espoirs déçus

05/05/2021 - L’ensemble des secteurs de l’Enfance dépendant de la FWB et représentés par UNESSA sont en souffrance. Tous avaient placé beaucoup d’espoir dans l’ajustement budgétaire mené la semaine passée en par la FWB. Espoirs déçus…



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Beaucoup de crèches sont en grève ou mènent des actions symboliques aujourd’hui. Un mouvement de grogne parfaitement compréhensible alors que les réponses de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) aux attentes des acteurs de terrain sont insuffisantes. UNESSA lance d’ailleurs une vaste enquête pour concrétiser au mieux leur situation et nourrir ses actions. Outre les crèches, l’ensemble des secteurs de l’Enfance dépendant de la FWB et représentés par UNESSA sont en souffrance. Tous avaient placé beaucoup d’espoirs dans l’ajustement budgétaire mené la semaine passée par la FWB. Espoirs déçus…

Depuis de longues semaines, les milieux d’accueil de la petite enfance (les crèches, notamment), font entendre leur voix. UNESSA a d’ailleurs largement contribué au relais de ce ras-le-bol du secteur auprès des autorités compétentes.
 
Le terrain est à bout
Entre les conséquences de la crise Covid, l’absence de reconnaissance (d’une activité pourtant reconnue comme essentielle !) et le manque structurel de financement, les acteurs de terrain sont à bout et laissent exploser aujourd’hui une colère bien compréhensible.
 
Tous les secteurs touchés
La situation n’est pas plus réjouissante dans les autres secteurs de l’Enfance (dépendant de la FWB), représentés par UNESSA : les services de Promotion de la santé à l’école (PSE, qui opèrent le tracing covid des élèves dans les écoles, entre autres), les opérateurs de L’Accueil temps libre (ATL, accueil extra-scolaire, par exemple) ou encore, les Services d'accueil spécialisés de la petite enfance (SASPE, accueil d’enfants placés de 0 à 6 ans). Tous manquent de soutien, de moyens et restent plongés dans l’incertitude quant à l’avenir.
 
Conclave décevant
Ce n’est d’ailleurs pas la rencontre d’hier avec le cabinet Linard qui va ramener le calme. Celle-ci devait permettre de faire le point sur les avancées que le conclave d’ajustement budgétaire, mené par le gouvernement de la FWB la semaine passée, aurait permis d’engranger pour les secteurs représentés par UNESSA.
 
Ainsi, les SASPE semblent se voir octroyer le budget nécessaire à leur réforme et les PSE semblent obtenir un financement de soutien aux conséquences de la crise sanitaire au titre de 2021 (mais sans modalité de liquidation, actuellement).  
 
Une avancée réellement positive concerne les accueillantes conventionnées à domicile. Toutes pourront accéder au statut de salariées, à l’exception d’une partie des co-accueillantes conventionnées.  
 
Par contre :

  • le financement de l’accord social non-marchand au sein de la FWB serait doté de 20 millions d’euros à fin 2024. Pour rappel, associée au front commun syndical, UNESSA estimait à 120 millions sur 4 ans le budget minimum nécessaire. Nous en serions donc à quelque 16% du budget initial ;
  • dans l’accueil de la petite enfance, le financement de la réforme MILAC se limiterait malheureusement à 40 millions d’euros pour les crèches. Un montant en dessous des attentes (estimation à 200 millions par le cabinet Linard). En outre, les nouvelles orientations introduites par le cabinet ne sont pas satisfaisantes. Nous souhaitons avant tout accroître les emplois dans les crèches, au bénéfice de nos enfants ;
  • les ATL, en cours de réforme, ne disposeraient d’aucun budget supplémentaire pour la mener à bien ;
  • Réclamé depuis longtemps par les syndicats et les fédérations d’employeurs, la FWB a concédé l’attribution d’un écochèque de 250 euros au personnel des crèches et des SASPE, notamment, en guise de reconnaissance pour le travail accompli jusqu’ici au cours de la pandémie. De façon incompréhensible pour UNESSA, les PSE et les ATL ne sont pas concernés. Pourquoi cette différence de traitement ? Au même titre que les crèches, leur action est essentielle à l’heure de la crise sanitaire actuelle. D’aucun y voit un lot de consolation…
Face à ce bilan mitigé, UNESSA ne cache pas sa déception. Une fois encore, les espoirs des acteurs de terrain ont été déçus. Et les conséquences de ces décisions seront graves pour des secteurs déclarés essentiels il y a plus d’un an. La fédération redoute un manque d’investissements en emplois au bénéfice de nos enfants.
 
Enquête « petite enfance »
Pour concrétiser ses prises de position, UNESSA lance aujourd’hui une vaste enquête « petite enfance » (bit.ly/enqueteenfance) à destination du personnel des crèches et des (futurs) parents dont les enfants ont séjourné, séjournent ou vont séjourner dans un milieu d’accueil. Une fois analysés, les résultats seront intégrés au cœur de nos réflexions, de nos messages et de nos actions vis-à-vis des autorités politiques et administratives concernées. UNESSA souhaite par ce biais visibiliser et objectiver au mieux la situation des crèches.


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