Un budget soins de santé 2020 favorable

UNESSA, la fédération de l’accompagnement, de l’aide et des soins aux personnes, accueille favorablement le budget des soins de santé 2020, approuvé ce vendredi en Conseil des ministres. La fédération constate d’ailleurs que dans ses grandes lignes, il ne s’écarte pas trop de la proposition initiale mise sur la table par le Comité de l’Assurance de l’INAMI. Néanmoins, UNESSA souligne que ce budget fait peser un risque sur les marges des hôpitaux. 
 

Le Conseil des ministres a donc avalisé le budget des soins de santé 2020 proposé par la ministre De Block. UNESSA accueille favorablement cette nouvelle mouture budgétaire, sachant qu’en beaucoup de points, elle est fort proche de la proposition arrêtée précédemment par le Comité de l’Assurance. « C’est une bonne chose. La ministre a, semble-t-il, eu une lecture des besoins de financement similaire à celle des partenaires réunis au sein du Comité de l’Assurance, du moins dans les grandes lignes. En outre, nous nous réjouissons de voir figurer dans ce budget, des mesures profitant directement aux patients », déclare Christophe Happe, Directeur général d’UNESSA. 

 

Menace pour les hôpitaux ?

Ceci étant, même si le budget proposé par Maggie De Block ne comporte pas de mesures d’économies directes dans le secteur des hôpitaux, ce dont se réjouit aussi UNESSA, il suscite néanmoins des craintes dans le chef de la fédération. En effet, dans le paquet de mesures budgétaires adoptées, la fédération craint que certaines d’entre elles fassent baisser drastiquement les faibles marges que les hôpitaux réalisent encore via leurs pharmacies. « Nous n’avons pas encore pu mesurer l’impact potentiel de ces mesures sur les marges de nos hôpitaux. Mais rappelons qu’elles leur permettent – tout comme les suppléments d’honoraires – de compenser en partie le sous-financement chronique dont ils sont victimes », explique Christophe Happe.   

 

En outre, le budget des soins de santé 2020 n’aura pas été l’occasion de répondre à une demande récurrente d’UNESSA et des acteurs du secteur : la stabilité et la sécurité budgétaire sur plusieurs années pour les hôpitaux. « Les investissements dans l’hospitalier coûtent cher. Compte tenu des moyens limités dont les gestionnaires disposent, leur planification rigoureuse sur plusieurs années est une obligation. Sans sécurité budgétaire à long terme, cette planification s’apparente à de l’acrobatie sans filet. Pourtant, pouvoir compter sur du matériel et un encadrement de qualité, c’est avant tout dans l’intérêt de la santé des patients et du maintien d’un système de santé performant », explique Christophe Happe.

 

On pourra également regretter que la concertation n’ait pas davantage présidé à la préparation de ce budget. Et UNESSA de rappeler que notre modèle de concertation a largement fait ses preuves. « Si notre système de soins de santé est l’un des meilleurs du monde tout en étant meilleur marché (en pourcentage de PIB), par rapport aux pays voisins, c’est grâce à ce modèle de concertation. », rappelle Christophe Happe.