UNESSA estime que la rigueur budgétaire risque de peser sur le volume de l’emploi dans le secteur et, indirectement, sur la qualité des soins offerts au patient !
On entend :
« un établissement hospitalier sur trois a terminé l’année 2015 dans le rouge…
il y a trop d’investissements coûteux… il faut réformer le secteur. »
Depuis plusieurs années, on constate une dégradation certaine de la situation à l’échelle des hôpitaux belges.
Est-ce à dire que le secteur est mal géré ? Assurément non !
UNESSA décrypte :
Comme le montre le tableau ci-dessous, le
sous-financement structurel du budget des moyens financiers n’est plus à démontrer, particulièrement en ce qui concerne
les services hospitaliers.
Etude MAHA 2016 |
CHIFFRE D'AFFAIRES 2014 |
CHIFFRE D'AFFAIRES 2015 |
|
13.650.000.000 € |
14.021.000.000 € |
Services hospitaliers |
-1,20% |
-163.800.000 € |
|
-1,30% |
-182.273.000 € |
|
Autres honoraires |
-1% |
-95.550.000 € |
-259.350.000 € |
-0,70% |
-98.147.000 € |
-280.420.000 € |
Médico-techniques |
2,40% |
327.600.000 € |
|
2,10% |
294.441.000 € |
|
Pharmacie |
1,10% |
150.150.000 € |
477.750.000 € |
1,20% |
168.252.000 € |
462.693.000 € |
|
|
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218.400.000 € |
|
|
182.273.000 € |
Source : Belfius – rapport MAHA 2016 (données 2015)
D’autres composantes du chiffre d’affaires, telles que les honoraires dans les services médico-techniques (biologie clinique et imagerie médicale, notamment) et les produits pharmaceutiques, sont quant à elles bénéficiaires. Par contre, elles sont systématiquement la cible d’économies importantes au fil des ans.
Pour les gestionnaires hospitaliers, les marges de manœuvre se réduisent donc d’année en année : ce qui permettait d’équilibrer les comptes hier ne le permettra plus demain.
Dans un avis remis en 2015
[1], la section financement du CFEH (Conseil fédéral des établissements hospitaliers) indiquait « qu’il [devait] être mis un terme à l’actuelle méthode de la ‘râpe à fromage’ des économies et qu’une révision approfondie du système de financement [devait] être entamée ».
La conclusion générale de la présentation du rapport MAHA 2016 de Belfius est également très éclairante : l’enjeu central est « un équilibre passé, présent et futur fragile, instable, nécessitant une vigilance permanente et une réactivité élevée. »
Gérer, c’est pouvoir anticiper !
UNESSA demande donc au Gouvernement qu’il offre un cadre budgétaire stable, pluriannuel et prévisible. Le budget 2018 des soins de santé doit impérativement concrétiser ces principes.
UNESSA plaide pour que chaque acteur prenne ses responsabilités afin de garantir la pérennité et la viabilité de notre système de soins de santé.
[1] Avis CNEH/D/SF/111-2* de la section financement du CNEH relatif aux besoins budgétaires prioritaires 2015, 12 juin 2014.