UNESSA décrypte l'actualité


IHP : pour 160.000 euros de plus…

23/10/2020

On entend :

« Le Gouvernement wallon a pris des mesures notamment pour soutenir le secteur de la Santé mentale »

 
Vraiment ?

Tout le secteur de la Santé mentale est-il soutenu ? Non. Les initiatives d’habitations protégées (IHP) sont, une nouvelle fois, oubliées.

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Illustration provenant de freepik - fr.freepik.com

UNESSA décrypte :

Après avoir annoncé des mesures appréciées et appréciables en faveur des MR(S), le Gouvernement wallon a tout récemment annoncé des mesures de soutien financier complémentaires pour le secteur de la Santé mentale dans le cadre de cette deuxième vague de Covid-19.
 
UNESSA se réjouit de l’adoption de celles-ci. Ces moyens complémentaires sont autant de bouffées d’oxygène permettant aux différentes institutions d’accomplir leurs missions en faveur de leurs patients et bénéficiaires. Ces mesures rencontrent les attentes des affiliés d’UNESSA, notamment sur le plan de l’immunisation des coûts liés à la pandémie de Covid-19.
 
La fédération de l’accueil, de l’accompagnement, de l’aide et des soins aux personnes note toutefois que le secteur des IHP est une nouvelle fois oublié par les mesures de soutien financier pour le matériel de protection récemment annoncées au secteur de la Santé mentale.
 
Les IHP ont la particularité d’héberger et d’accompagner des personnes qui ne nécessitent pas un traitement continu en hôpital et qui, pour des raisons psychiatriques, doivent être aidées dans leur milieu de vie et de logement pour l'acquisition d'aptitudes sociales et pour lesquelles des activités de jour adaptées doivent être organisées. Cet accompagnement les aide à (ré)acquérir les compétences sociales, domestiques et pratiques en vue de leur (ré)intégration dans la vie quotidienne et notre société. 
 
Lors de la première vague de Covid-19, les IHP avaient déjà été initialement négligées dans les différents plans de soutien mis sur pied. Ce deuxième « oubli » passe mal auprès des équipes. De fait. Le Covid-19 n’épargne pas les IHP. Des patients, du personnel sont touchés. Les équipements de protections individuelles y sont nécessaires et utilisés tous les jours. Or, contrairement à d’autres structures, les IHP ne bénéficient pas de forfait couvrant, tout ou en partie, l’approvisionnement en moyens de protection. Les IHP sont souvent des structures de petites tailles, disposant d’un volant financier réduit. Elles craignent donc une lente asphyxie budgétaire.
 
Pourquoi cette différence de traitement ? UNESSA s’interroge. D’autant que le budget à envisager pour soutenir les IHP est, somme toute, relativement réduit : pour l’ensemble des IHP wallonnes, un budget de 160.000 euros allouerait un forfait d’environ 200 euros par place. De quoi couvrir financièrement un approvisionnement minimum en équipements de protections individuelles. 
 
UNESSA reconnait qu’il s’agit d’un effort budgétaire supplémentaire, qu’il sera peut-être à renouveler suivant la durée et la virulence de cette deuxième vague. Mais alors que la priorité affichée par les différents niveaux de pouvoir politique est d’enrayer la propagation du virus, les moyens financiers disponibles ne devraient-ils pas être mis à contribution, en partie, pour garantir l’approvisionnement en moyens de protections partout où ils sont nécessaires ?
 
UNESSA demande :
 
  • que la Région wallonne considère le déblocage d’un budget de 160.000 euros pour garantir l’approvisionnement en équipements de protections individuelles pour les IHP ;
  • que la Région wallonne réévalue la situation des différents acteurs de l’accueil, de l’accompagnement, de l’aide et des soins aux personnes ne bénéficiant actuellement pas d’un soutien à l’approvisionnement en équipements de protections individuelles. Au sein de son secteur des Personnes en situation de handicap, UNESSA relève que les structures d’aide en milieu de vie connaissent une situation similaire à celle vécue par les IHP, par exemple.
 

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