UNESSA estime que pour mener les réformes en cours il faut donner aux acteurs suffisamment de moyens pour négocier le virage de l’e-Santé !
On entend :
« Le patient sera partenaire du système de soins de santé de demain… »
« Les hôpitaux doivent investir dans des outils qui permettent l’échange électronique de données de santé. »
UNESSA décrypte :
Le paysage des soins de santé en Belgique est en (r-)évolution. Pour l’illustrer, relevons à cet égard trois enjeux majeurs, parmi d’autres :
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une logique transmurale dans la gestion des soins et l’accompagnement du patient (par exemple, le plan soins intégrés maladies chroniques[1]) ;
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le développement d’approches en réseaux (par exemple, le plan de réforme du secteur hospitalier[2]) ;
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une réforme du « champ de compétences » des professions de soins (voir l’arrêté royal du 10 mai 2015 relatif à l’exercice des professions des soins de santé)[3]
Tous les acteurs de santé sont concernés et le patient est placé au centre des dispositifs. C’est assurément une bonne chose, qui ne manque cependant pas de questionner fortement les pratiques d’aujourd’hui et de demain.
Pour négocier ce virage, un ambitieux projet « e-santé 2019 » est en marche depuis quelques années. Il se compose de 20 chantiers, qui évoluent simultanément. L’objectif est de permettre un partage de données entre les praticiens de santé mais aussi entre le patient et son propre médecin.
L’échange, l’accès et le stockage de ces données médicales doivent se faire en toute sécurité. La voie est tracée et tous les acteurs sont parties prenantes. De nombreux projets se développent à différents niveaux pour rencontrer ces défis de demain en matière d’e-Santé.
Dans l’absolu, il s’agit d’une réelle plus-value en matière d’efficience et de qualité des soins. Dans la réalité pourtant, tout n’est pas si simple.
Pour poursuivre dans cette voie de l’e-Santé, tous les acteurs du système de soins sont amenés à mobiliser d’importants moyens techniques et humains. Rien que pour le secteur des hôpitaux, on peut estimer les coûts pour ces technologies de l’information (IT) « en vitesse de croisière » à près de 560 M° d’euros/an dont seulement 56 ont été prévus au budget 2017. Plus précisément, 300 M° d’€ concernent directement l’IT en rapport avec la gestion des soins. Or, le financement actuel de ces coûts notamment via le budget des moyens financiers est totalement insuffisant.
UNESSA demande donc au Gouvernement d’intégrer la dimension IT dans un cadre budgétaire stable, pluriannuel et prévisible !
Pour se mettre en route vers des « soins de santé 2.0 », UNESSA estime que le secteur des soins de santé et ses acteurs ont besoin de moyens à la hauteur de ces ambitions, de moyens qui permettent de construire plutôt que de bricoler.