Oui à la vaccination obligatoire des soignants, non au Covid Safe Ticket dans les hôpitaux et les MR(S)
24/09/2021 - UNESSA défend l'obligation de vaccination anti-Covid des soignants, mais ne veut pas du Covid safe ticket dans les hôpitaux et les MR(S) à n'importe quelles conditions
Nous nous dirigeons vers la vaccination obligatoire des personnels soignants contre la Covid-19. Une bonne chose souligne UNESSA. La fédération estime par ailleurs que cette obligation devrait être étendue à toutes les catégories de personnels en milieux de soins et actifs dans les secteurs de l’accueil aux personnes. Toutefois, en l’état actuel des choses, UNESSA n’est pas favorable à une généralisation du Covid Safe Ticket (CST) dans les hôpitaux et les Maisons de repos/et de soins (MR(S)), tel qu’annoncé par le Gouvernement wallon.
Alors que les personnels de soins de santé de première ligne figuraient déjà parmi les catégories prioritaires pour la vaccination contre la Covid-19, la Conférence interministérielle Santé publique a adopté, à la mi-juillet, un plan d’actions pour encore améliorer la couverture vaccinale des prestataires de soins. Un plan entériné par le Codeco du 20 août dernier.
Obligation vaccinale des soignants, OK
UNESSA s’est réjouie de constater que ce plan prévoit notamment d’intensifier la sensibilisation et la collaboration avec les partenaires sociaux et les organisations professionnelles du secteur et de préparer une base juridique pour une vaccination anti-Covid obligatoire des soignants. La fédération estime que cette obligation vaccinale doit être étendue aux autres secteurs spécialisés dans l’accueil des personnes, dont les MR(S). UNESSA souhaite en outre, que les réflexions autour du cadre juridique soient menées rapidement mais avec une certaine prudence en ce qui concerne son application (notamment de sanctions), alors que les secteurs concernés connaissent des problèmes d’effectifs et de recrutements et que les personnels en place se sont donnés corps et âmes au plus fort de la crise sanitaire.
CST, pas à n’importe quelles conditions !
Le Gouvernement wallon a, par ailleurs, annoncé hier sa volonté d’étendre l’utilisation du CST aux hôpitaux et aux MR(S). L’entrée en vigueur de cette mesure est prévue courant octobre.
UNESSA souligne que la mesure pose une question fondamentale de légitimité. Pourquoi une MR(S) ou un hôpital devrait-il se montrer plus sévère dans ses contrôles vis-à-vis d’un « visiteur » que vis-à-vis de son propre personnel dont tous les membres ne sont pas forcément encore tous vaccinés ? Sachant aussi que le cadre juridique de l’obligation vaccinale des soignants est toujours en discussion.
En outre, le champ d’application du CST pose lui aussi question. S’adresse-t-il aux proches des patients/résidents ? A toutes personnes en contact avec eux ? A toute personne passant la porte d’un hôpital ou d’une MR(S) ? Ainsi, qu’en est-il des intervenants externes temporaires (ouvriers, techniciens externes, pompier en visite de contrôle, ministres des cultes…) ? La notion de « visiteurs » leur est-elle automatiquement étendue ? Quid des urgences ou encore, des espaces techniques des institutions ?
La question des moyens
Se pose aussi la question des moyens à mobiliser pour le contrôle des CST. Rappelons que les effectifs des hôpitaux et des MR(S) sont déjà sous tension. Cette mission de contrôle mobilisera des bras supplémentaires qu’il faudra trouver et… financer. D’où viendront les moyens nécessaires ?
Les hôpitaux et les MR(S) s’interrogent sur le cadre juridique (GDPR notamment) entourant le contrôle des identités de leurs visiteurs (allant de pair avec le contrôle des CST). Est-ce bien leur rôle ? Et : ont-ils un mandat clair pour mener la chose ?
L’introduction du CST comme moyen supplémentaire de garantir la sécurité sanitaire dans nos établissements n’est certainement pas à dédaigner. Cependant, UNESSA regrette que la décision prise par le Gouvernement wallon n’aie pas fait l’objet d’une concertation avec les secteurs concernés. Face aux interrogations et aux incertitudes soulevées, UNESSA prie instamment les autorités wallonnes compétentes de surseoir à leur décision au moins jusqu’à ce qu’une concertation avec les secteurs concernés livre ses fruits.