(petite) Enfance : y a-t-il encore un pilote dans l’avion ?

26/10/2020 - Malgré les demandes d’action, les demandes de rendez-vous, les courriers… l’accueil de la petite enfance est en situation de crise. Et la situation de l’accueil temps libre (l’accueil extra-scolaire), est tout aussi critique !


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Lors de la première vague de Covid-19, les milieux d’accueil de la petite enfance avaient largement dénoncé l’inaction de leur ministre de tutelle, Bénédicte Linard, avant de voir des mesures venir très partiellement en aide à ce secteur vital pour l’ensemble de la société. À l’heure de la deuxième vague, c’est bis repetita ! Mais cette fois, malgré les demandes d’action, les demandes de rendez-vous, les courriers… l’accueil de la petite enfance ne voit rien venir. Et la situation de l’accueil temps libre (l’accueil extra-scolaire), est tout aussi critique ! Y a-t-il encore un pilote dans l’avion au ministère de l'Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des Femmes de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?
 
 Et si l’accueil de l’enfance s’arrête ? 
Les leçons de la première vague de Covid-19 ne semblent pas avoir été tirées par la ministre Linard. Reconnus pourtant comme services vitaux, les milieux d’accueil de la petite enfance (MAE) se retrouvent une nouvelle fois à bout de souffle. Les premières crèches ont déjà dû fermer leurs portes, faute de personnel ou pour cause de contamination Covid (25 périodes de fermetures au total). Dans certaines équipes, on frôle les 30% d’absentéisme du personnel ! Et pas de solution à l’horizon. Malgré les interpellations, pour toute réponse, le Cabinet Linard se tait sur tous les tons. « Comme lors de la première vague, les crèches restent des structures essentielles pour toute une série de professionnels, notamment les professionnels de la santé. Alors que les équipes hospitalières souffrent comme jamais, combien de ces professionnels doivent quitter le chevet de leurs patients pour s’occuper, et c’est bien normal, de leurs enfants ? », s’interroge Christophe Happe, Directeur général d’UNESSA qui réclame des directives claires pour faire face à cette pénurie de main-d’œuvre.
 
En outre, les nouvelles dispositions en matière de testing (test des personnes symptomatiques uniquement), ne rassurent pas les MAE. Le principe de la quarantaine préventive pour les personnes asymptomatiques va sans doute aggraver le manque de personnel dans les crèches. « A l’instar des hôpitaux, les crèches ont poursuivi leurs activités depuis le début de la crise. A l’instar des hôpitaux, le personnel y est au bout du rouleau. La moindre des choses serait de lui témoigner un minimum de considération et de l’informer utilement. », déclare le Directeur général d’UNESSA.
 
Et toujours le financement…
Lors de la première vague, UNESSA avait bataillé ferme pour que les MAE voient des compensations financières venir suppléer leur manque à gagner (lié aux enfants écartés). Un régime de compensations, limitées, a eu cours jusqu’au 31 août dernier. Depuis, et malgré l’émergence de la deuxième vague de Covid-19, rien… « Comme précédemment, les absences d’enfants se multiplient et rien ne vient compenser la participation financière de leurs parents aux frais de garde non perçue. Dans son ensemble, cette participation représente environ 30% du budget d’une crèche. C’est donc une nouvelle fois extrêmement dommageable pour les trésoreries des MAE, d’autant que les compensations attribuées lors de la première vague n’ont que partiellement épongé leur manque à gagner. Les trous budgétaires sont parfois béants. » explique Christophe Happe et d’ajouter : « Ici aussi, les fermetures guettent, mais pour cause financière et pourraient être définitives cette fois… La ministre Linard est-elle prête à en endosser la responsabilité ? »
 
L’accueil temps libre se sent bafoué
Enfin, la situation de l’accueil temp libre est encore plus critique. Frappé comme les MAE par les périodes de fermeture sanitaire et les absences d’enfants, il n’a fait jusqu’ici l’objet d’aucune mesure de compensation financière depuis le début de la crise Covid ! Dans le même temps, l’allongement du congé scolaire de Toussaint passe par une mobilisation du secteur pour l’accueil d’enfants, décrétée unilatéralement par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le secteur se sent bafoué avec, une nouvelle fois, une ministre de tutelle aux abonnés absents laissant les acteurs de terrain sans directive ni ligne de conduite. 
 
Madame Linard, le secteur est motivé et dévoué à sa tâche. Les heures de travail supplémentaires ne s’y comptent plus mais sont effectuées avec la même volonté d’accueillir au mieux les enfants confiés aux bons soins du personnel. Malgré le contexte, c’est la bonne volonté et le professionnalisme de tous qui prévaut. Mais jusqu’à quand ? De grâce, reprenez fermement les commandes et assurez une vision de même qu’un pilotage efficace du secteur pour les mois difficiles qui sont devant nous.  De notre côté nous restons, au sein d’UNESSA, à disposition pour étudier avec vous les meilleures solutions possibles.
 


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